Nouveau mois, nouvelles découvertes. En juin on vous emmène à Paris au musée d’Orsay pour une visite 3.0, puis découvrir pour la première fois (en tout cas pour moi !) le musée Dapper, dédié aux cultures d’Afrique et des Caraïbes.
Nous irons ensuite à Nantes pour pousser les portes du Frac et découvrir ses différentes expositions et pour finir on fera un petit tour à Cherbourg pour visiter la Cité de la Mer.
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Sommaire
Courbet se met au tableau numérique au musée d’Orsay
(par Carine Simoës-Grangeia)
Gustave Courbet, grand peintre du réalisme se met à une peinture plus contemporaine en changeant de pinceau et de support. Ce qui ne devrait pas déplaire à certains mais fera débat pour d’autres ! Quand la grande peinture se met au 3.0, le musée d’Orsay et Orange ne sont jamais bien loin. Retour sur l’histoire d’une restauration un peu hors normes.
En ce mercredi 6 mai, le musée d’Orsay inaugure sous le parrainage de la fondation Orange le projet de réalité augmentée autour de « l’atelier du peintre de Courbet ». Vous avez peut être entendu parler du projet ambitieux de la restauration de ce tableau en direct et sous les yeux ébahis des visiteurs. Cependant pour un tableau de cette taille, il a fallu trouver des financements, la fondation Orange et le public ont donc été au rendez-vous.
Orange a par la suite souhaité s’investir plus auprès du musée pour toucher le public avec notre patrimoine. C’est donc un nouveau partenariat qui s’est mis en place mêlant les savoir-faire de chacun, la culture et le patrimoine de l’une et les nouvelles technologies de l’autre. C’est ainsi qu’est né quelque chose de relativement nouveau : la découverte d’une œuvre au musée avec une tablette comme guide et sans contrainte. Peut-être est-ce la palette du visiteur contemporain ?
Le visiteur est ainsi amené à naviguer dans l’œuvre et à en découvrir tous les secrets les mieux gardés. Saviez-vous qu’à droite, il s’agissait de Baudelaire ? La prise en main de la tablette est facile et il y en a pour tous les goûts ! De l’anecdote à écouter, au récit historique, en passant par des petits jeux comme l’utilisation de rayons X ou encore la révélation des pigments naturels du tableau, … Mais chut, il ne faut pas tout révéler ! Il faut laisser le plaisir de la découverte. D’ailleurs quand on commence, on veut tout faire, on se prend au jeu facilement.
Oui mais comment être sûr de ce qu’on nous raconte là-dedans ? C’est simple, comme pour tout ce qui a trait au contenu relatif au tableau, ce sont les historiens d’arts et les restaurateurs, à l’aide d’écrits, de découvertes par le biais de la science et autres preuves qui ont fait son contenu. De ce côté, ils sont au point. Et le plus, c’est qu’ils ont fait ça de manière à nous le rendre accessible même pour le plus novice des novices.
Mais j’entends d’ici la question de l’utilité de tout ça et que oui, bah c’est bien, mais y’en a toujours que pour les mêmes de toute façon !… Oui, c’est utile dans le sens où l’on découvre une grande œuvre à son rythme et de façon ludique. Peut-être que cela fera aimer la peinture à un public qui d’habitude ne vient pas au musée.
Et puis c’est avant tout pour ceux qui sont valides ? Faux ! Ceux qui ont conçu ce projet ont aussi pensé aux personnes à mobilité réduite avec une tablette à hauteur de fauteuil. De même, l’une des tablettes est équipée des audios en langue des signes française et le tableau est également reproduit en images pour les malvoyants. Les audios sont également traduits en anglais, en espagnol et en italien pour nos amis étrangers.
En conclusion, c’est un beau projet qui restera pendant 2 ans au musée et qui fera peut-être des petits. Qui sait ? C’est relativement nouveau mais cela pourrait se multiplier et se démocratiser si cela fonctionne comme prévu c’est-à-dire que le public soit au rendez-vous et que le temps et les moyens le soient également. Néanmoins, cela posera forcément la question du musée virtuel…
Grand débat me direz-vous, oui mais attendons peut-être de voir comment cela évoluera. Et puis la culture est bien pour tous, alors pourquoi ne pas la faire sortir de ces murs mais sans forcément la dénaturer ou sans lui faire courir de risques. Le musée 3.0 a sans doute un avenir à se construire. Affaire à suivre donc.
Musée d'Orsay 62, rue de Lille 75007 Paris ouvert tous les jours sauf le lundi de 9h30 à 18h / nocturne le jeudi jusqu'à 21h45 tarifs : 11 € / 8,50 € Le bon plan : gratuit pour tous les premiers dimanches de chaque mois, pour les moins de 26 ans (UE), pour les demandeurs d'emploi, pour les enseignants
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Exposition l’Art de Manger, rites et traditions au Musée Dapper
(par Melle Bon Plan)
Il y a des musées parisiens comme ça, dont on entend parler parfois, mais où on ne s’est jamais rendu… C’était exactement mon cas avec le musée Dapper, lieu dédié aux cultures de l’Afrique et des Caraïbes. Ce musée propose un espace muséographique réparti sur deux niveaux et accueille régulièrement des expositions temporaires.
L’exposition qui se tient actuellement au Musée Dapper veut mettre en lumière des pratiques qui se vivent au quotidien ou à l’occasion de cérémonies, autour de la nourriture. Elle présente plus de 140 objets provenant d’Afrique, d’Insulinde et d’Océanie, aux formes et aux matériaux extrêmement divers.
Autour de l’exposition :
- Rencontre « Manger l’Autre » le samedi 20 juin à 14h30 / entrée libre sur réservation au 01 45 00 91 75
- Ciné-rencontre (projection + rencontre) autour du film « La Voie de l’Ennemi » de Rachid Bouchareb, le samedi 27 juin à 14h30 / entrée libre sur réservation au 01 45 00 91 75
Le bon plan : le musée est gratuit pour les étudiants, les moins de 26 ans et pour tous le dernier mercredi du mois et le samedi 13 et le dimanche 14 juin 2015 pour 2 journées portes ouvertes (avec des visites commentées gratuites sur réservation).
Musée Dapper Exposition L'Art de Manger, rites et traditions du 15 octobre 2014 au 12 juillet 2015 35 bis, rue Paul Valéry 75016 Paris ouvert tous les jours de 11h à 19 sauf le mardi et le jeudi et hors exposition tarifs : 6 € / 4 réduit (seniors, famille nombreuse, enseignants, demandeurs d'emploi)
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Le Frac de Nantes: fascination contemporaine
(par Julie Brando)
Aux abords de la ville de Nantes, ce sont les portes du Frac (Fond Régional pour l’Art Contemporain) que nous avons poussées, où l’art de tous les possibles dévoile ses enjeux. Nantes impose ici ses étonnants atouts, se jouant des paradoxes dans l’art et l’architecture.
Il faut s’éloigner de Nantes, et emprunter les chemins de sa campagne environnante, pour arriver au Frac des Pays de la Loire, à Carquefou. Un bâtiment à première vue austère, graphique, presque en désaccord architectural avec son environnement. Et pourtant, il intrigue et ce qu’il abrite, déloge le mystère.
Initiative de l’Etat dans les années 80, les Frac sont créés dans le cadre de la politique de décentralisation culturelle dans les régions. Aujourd’hui leur mission est de constituer des collections Internationales et de les diffuser dans le but de faire connaître et de sensibiliser les publics à l’Art Contemporain.
Dans le cadre de l’évènement Singapour en France-le Festival, la création contemporaine singapourienne est à l’honneur. Sa diversité culturelle, représentée à travers plus de 60 évènements dans l’Hexagone, a posé ses valises au sein du Frac de Carquefou pour une exposition éphémère intitulée Paradis sans promesses.
Dans le cadre des « Ateliers Internationaux », véritable soutien à la création internationale, le Frac des Pays de Loire a invité cinq artistes Singapouriens en résidence, Chun Kai Feng, Godwin Koay, Joo Choon Lin, Loo Zihan et Kray Chen Kerui.
« Paradis sans promesses » évoque sobrement les désillusions d’une génération de jeunes artistes, qui posent leur regard sur cette Cité-Etat qui, 50 ans après son indépendance, enferme ses habitants dans une dangereuse utopie. Et malgré son caractère cosmopolite, son enivrante beauté et la fascination qu’elle opère sur le monde, Singapour dévoile un tout autre visage.
Les cinq jeunes artistes, mettent l’objet, le banal, le quotidien à la disposition d’une rancoeur acérée, d’un coup de gueule muet dont la douloureuse lecture s’opère entre les lignes. Critique du consumérisme, à travers une installation vidéo où le visiteur déambule dans un supermarché monotone, dans une mise en scène répétitive, qui reflète le cynisme et le conformisme singapouriens.
Détournement des symboles de Singapour, affiches qui appellent au rassemblement , mots, textes, décontextualisation d’objets, une mise en scène presque classique et qui pourtant, sonne comme un grand cri tourné vers l’espoir.
Singapour, la grande, la belle, dont l’état policier surveille et traque la subversion. Alors, c’est chez nous que cette jeunesse créative, a trouvé sa liberté, sa voix. Ces collections sont visibles sur le site du Frac Pays de la Loire.
L’espace du Frac propose une vaste collection en constante exploration. Une invitation à rencontrer la création contemporaine, dans des oeuvres toujours plus surprenantes et qui ont fait la force du lieu. C’est la confrontation des regards , des genres, un dialogue aux multiples langages que l’oeuvre monumentale de Loo Zihan, a parfaitement reconstitué en mars dernier.
Une immense fresque qui retrace toute l’histoire du Frac, de ces artistes en résidence, des noms mêlés les uns aux autres, comme faisant partie des murs, du passé.
Des noms répertoriés, classés, recoupés, liés comme dans une enquête policière. Un travail d’archives minutieux voué à disparaître mais qui rend compte de l’Histoire de l’Art Contemporain dans ce Frac exemplaire: un ensemble d’artistes , comme une famille, un espace et un temps communs, que le présent et l’avenir n’oublient jamais de mentionner.
Le Festival consacré à la culture Singapourienne à lieu jusqu’au 30 juin dans divers lieux en France.
Aujourd’hui le Frac vous propose de partir à la découverte de l’exposition Instantané ( 88) de l’artiste français Pierre-Alexandre Remy. Un travail de sculpture qui interroge le rapport qu’il existe entre « l’espace, la forme artistique et le corps du spectateur. » Une sculpture monumentale de l’artiste ornera l’espace extérieur du Frac, dans le cadre du parcours « Art et Nature ».
Une oeuvre qui mêle et démêle toute la philosophie de l’artiste à travers ces formes entrelacées: « Ma pratique interroge de façon récurrente, le rapport qu’entretient une intervention artistique, pour moi d’ordre sculpturale, avec l’espace dans lequel cette intervention prend place. »
Exposition gratuite jusqu’au 28 juin 2015
Place également à l’Amérique Latine, avec l’artiste mexicain Héctor Zamora, qui investit la grande salle du Frac avec son exposition « La réalité et autres tromperies ».
Une exposition singulière et poignante, puisque l’artiste y a installé pas moins de 17 caravanes, provoquant ainsi le malaise, la suffocation dans une réflexion acerbe sur la pauvreté et les conditions d’expulsion de certaines communautés en France. Une réalité qui peut en cacher une autre et qui provoque l’indignation au regard de ces caravanes confinées dans un espace restreint, à l’abri des regards du tout un chacun.
L’occasion idéale de faire le plein de découvertes si vous passez par Nantes, et d’y apprécier en juillet, aux Galeries Lafayette, une oeuvre de l’artiste mexicain, Brasil, une bicyclette sur laquelle repose en équilibre un mur de pierres. Les thèmes de prédilection de l’artiste en décalage total avec un lieu populaire. A voir !
Exposition Gratuite jusqu’au 11 octobre 2015
Frac des Pays de la Loire
Expositions ouvertes du mercredi au dimanche de 14h à 18h
Entrée libre
Visites commentées le dimanche à 16h
24 bis Boulevard Ampère, La Fleuriaye
44470 Carquefou
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La Cité de la Mer à Cherbourg
(par Melle Bon Plan)
C’est pour découvrir la Cité de la Mer que je me suis rendue pour la première fois dans la ville portuaire de Cherbourg, au bout de la pointe du Cotentin, en Basse-Normandie.
Après 3h de train depuis Paris, me voici donc arrivée dans la ville qui vit partir le Titanic de France, avant son dernier et funeste voyage en 1912.
Pour faire simple, la Cité de la Mer, est un pôle touristique unique dédié depuis avril 2012 à l’aventure de l’homme sous la mer et situé dans l’ancienne Gare Maritime Transatlantique de Cherbourg, un magnifique bâtiment Art déco conçu par l’architecte Levavasseur.
En entrant dans ce patrimoine unique rénové, on peut visiter gratuitement la Grande Galerie des Engins et des Hommes, une collection exceptionnelle d’engins sous-marins avec notamment une réplique du submersible de James Cameron, qui symbolise le dernier record effectué par l’Homme sous la mer, le réalisateur et océanaute ayant battu en 2012 le record de plongée en solitaire à 10 908 m dans la fosse des Mariannes, preuve s’il en était que c’est le lieu de référence qui rend hommage aux aventuriers des profondeurs.
La conquête humaine des océans est finalement une aventure qui reste contemporaine (environ moins d’une cinquantaine d’années) et qui est finalement assez méconnue. Elle représente pourtant l’un des grands défis de l’humanité pour le XXIe siècle car on ne connait à ce jour qu’une infime partie des océans et des richesses qu’ils regorgent.
La visite de la Cité de Mer permet de découvrir les richesses et la biodiversité des océans, les reliefs sous-marins, les espèces mythiques, l’infiniment petit ou encore les étranges créatures des abysses et elle aide surtout à comprendre l’importance de l’océan dans l’avenir de l’humanité.
Au programme :
- Une visite pour découvrir le plus grand sous-marin visitable au monde Le Redoutable (qui reste la visite préférée du public).
- La découverte des aquariums (60 espèces différentes présentées), dont le plus profond de France (10m de profondeur) : l’Aquarium Abyssal qui reprend la faune de la faille polynésienne. Nous avons même eu la chance d’avoir une visite guidée des coulisses des aquariums.
Il existe également un parcours exposition depuis 2008 avec l’attraction « on a marché sous la mer » et le « Pôle Océan », qui occupe d’ailleurs presque la totalité du Pavillon des Expositions Permanentes.
- Depuis 2012 le parcours « Titanic, retour à Cherbourg », avec une scénographie innovante et immersive très réussie, permet de revivre en 1ère , 2ème ou 3ème classe, l’escale à Cherbourg, la traversée puis le naufrage à bord du mythique paquebot.
En ce moment, un partenariat avec la société américaine RMS Titanic Inc., permet également à La Cité de la Mer de présenter 35 objets remontés de l’épave du Titanic et exposés jusqu’au 15 novembre 2015.
En plus, chaque année, La Cité de la Mer propose une exposition temporaire majeure et organise des animations ou des rencontres avec des invités, dont certains océanautes prestigieux.
- Déjeuner au restaurant de la Cité de la Mer, Le Quai des Mers, en compagnie de Bernard Cauvin, Président Directeur Général de La Cité de la Mer, un homme que l’on sent vraiment passionné par le sujet et qui a véritablement porté le projet à bout de bras.
La Cité a également la volonté d’évoluer, avec des projets de transformation pour 2017, afin de présenter, au plus grand nombre, une scénographie moderne autour de la connaissance sur l’océan d’aujourd’hui et de demain.
Bref, une très belle découverte et un lieu dans lequel on peut facilement passer la journée entière tant il est riche en choses à voir et à découvrir. Une très belle escale donc si vous passez prochainement à Cherbourg.
Cité de la Mer
Gare Maritime Transatlantique 50100 Cherbourg-Octeville
tarifs : 18 € / 13 € / gratuit pour les enfants de moins de 5 ans
article écrit par Carine Simoës-Grangeia, Julie Brando et Melle Bon Plan Photos non libres de droits, autorisation du photographe obligatoire avant toute utilisation